Les missions passerelles en Management de Transition
Publiée le 18 avril 2023
Les parcours professionnels ne sont plus des longs fleuves tranquilles, s’ils l’ont été un jour pour les actifs d’aujourd’hui ! Souhaités ou subis, les changements d’orientation de carrière sont devenus la norme.
Tout le monde veut évoluer… sans forcément changer.
Nous recevons de nombreuses candidatures de profils « monoculturels » en termes de fonction, de secteur économique, de périmètre ou d’entreprise. Elles sont souvent accompagnées par un souhait d’évolution sur toute ou partie des caractéristiques de la monoculture.
Le Management de Transition est perçu par les candidats comme un vecteur idéal pour engager une évolution de carrière. Certaines assertions pour justifier ces souhaits d’évolution sont erronées : elles ne passeront pas le stade de la présélection de CV.
Quelques exemples :
- La carrière intégrale en grands groupes qui intéresse les PME,
- Le passage dans une entreprise en crise qui légitime la capacité à gérer des crises,
- Le spécialiste du changement qui n’a jamais modifié son plan de carrière,
- Le mentor des entrepreneurs qui n’a jamais entrepris,
- Le couteau suisse qui peut tout faire et plus encore.
L’évolution personnelle est possible, sous certaines conditions.
Nous avons accompagné de nombreux intervenant(e)s dans leur propre transition, lorsque celle-ci était crédible et pertinente pour chacune des parties. On peut tout imaginer en matière d’évolution professionnelle, à condition de rester crédible auprès de nos clients.
Le Management de Transition a longtemps vécu sur le remplacement de cadres, en utilisant les mêmes leviers que le recrutement : le clonage, avec un surdimensionnement mis en avant pour justifier les honoraires. Dans cette configuration, la probabilité de procéder à une évolution de carrière est proche de zéro.
Depuis quelques années, le champ d’intervention du Management de Transition a profondément évolué. Le contexte économique, et donc les exigences de nos clients, ont favorisé les acteurs capables d’aller au-delà du simple matching CV / descriptif (voir notre article sur les CV adaptés au Management de Transition). Certaines passerelles entre des secteurs d’activité différents permettent d’enrichir les interventions avec des idées novatrices et percutantes.
L’intérêt des voies non tracées
Pour un.e candidat.e manager de transition il est évident : profiter d’une période de transition personnelle pour découvrir d’autres environnements, transformer l’investissement dans sa carrière en investissement de découverte et “d’aventure” professionnelle.
Pour un cabinet il s’agit de proposer des solutions décalées et pertinentes. Certains secteurs sont beaucoup plus performants que d’autres sur des sujets techniques, commerciaux ou économiques : la traçabilité (automobile, pharmacie, dispositifs médicaux), les réglementations (chimie, médical, bâtiment), les référentiels internationaux (mécanique de précision, aéronautique), etc. les sujets d’enrichissement réciproque sont très nombreux.
Les missions passerelles : un investissement pour le cabinet
L’expérience de contextes similaires, l’état d’esprit et parfois même les hobbies sont des arguments majeurs sur certains besoins. Mais ceci à deux conditions : pour le cabinet d’avoir bien cadré la mission et acquis la confiance de son client ; pour le candidat d’avoir l’envie, l’aptitude et l’humilité pour sortir de la voie tracée par son CV.
Ces aptitudes ne sont pas si fréquentes. Elles imposent une certaine prise de risque qui n’est pas compatible avec la stratégie de volume de certains cabinets. Les candidats à l’évolution de carrière devront s’orienter vers des cabinets “artisans”, qui seront les mieux armés pour éviter la facilité du clonage et augmenter le plaisir en mission.
Notre métier se développe au-delà du cadre des missions relais : les interventions sont souvent à multiples facettes (conseil, audit, recrutement, …). Nous recommandons toujours à nos candidats intervenant(e)s de faire leur propre sélection de cabinets, selon la nature de leur projet professionnel. Le premier échange avec un interlocuteur qualifié du cabinet, lui-même en lien direct avec des clients, doit permettre de définir un ensemble de mots clés (capacité / envie) plutôt que le titre d’une case à CV.