Portage salarial, mode de fonctionnement

Portage salarial, mode de fonctionnement - Inside Management

Le portage salarial est une solution administrative permettant à une personne physique d’intervenir et de facturer en tant que prestataire auprès d’une entreprise. Pour lancer son activité comme indépendant, il s’agit d’une étape intermédiaire avant d’envisager la création d’une structure personnelle. C’est également une solution pertinente dans l’optique du Management de Transition, pour ce qui concerne par exemple la partie contractuelle liant le cabinet et l’intervenant.

C’est l’option que les associés Inside Management ont choisie en 2011, dans une optique d’externalisation des charges administratives. La plupart des cabinets utilisent aujourd’hui cette formule.

Fonctionnement du portage salarial

Prenons le cas simple d’une personne qui souhaite intervenir comme consultant auprès d’une entreprise, et qui choisit de le faire par le biais du portage. Elle devient alors salariée de la société de portage. Celle-ci, par le biais d’un contrat de prestation, facturera en direct l’entreprise (dans le cadre du Management de Transition, le portage salarial devient le lien contractuel entre le cabinet et l’intervenant).

La personne est salariée par la société de portage sous un contrat classique, variante du CDD, avec les mêmes dispositions que n’importe quel salarié (cotisations, mutuelle, retraite,…). Elle garde notamment les mêmes droits d’indemnisation vis-à-vis de France Travail. En revanche elle devra garder à l’esprit la notion de précarité, inhérente aux contrats temporaires (voir plus bas).

La facturation du cabinet de Management de Transition (ou de l’entreprise cliente en direct) correspondra à un montant permettant de rémunérer l’individu porté à hauteur de ce qui a été convenu en termes de rémunération nette.

La société de portage prélève au passage un pourcentage : les frais de gestion. Ce montant est variable, et dépend essentiellement du volume d’affaires : plus le CA est conséquent, et moins les frais de gestion seront importants. En moyenne, les taux pratiqués au démarrage pour un porté se situent entre 6 et 8% au maximum. Pour les cabinets et les managers en mission 100% la fouchette est de 4 à 6%.

Grille de calcul coût du travail

Que doit facturer l’entreprise de portage salarial pour rémunérer le.la porté.e à hauteur de ses souhaits ? Voici un exemple pour une personne souhaitant percevoir un salaire mensuel net de 5 000 € :

Salaire net mensuel 5 000 €
Salaire net journalier (par exemple pour 1 mois de 20 jours) 250 €
Dont précarité 25 €
Salaire brut journalier 321 €
Frais de gestion sur coût total (par exemple 5%) 27 €
TJM : Taux journalier total (tous frais et charges compris) 513 €

Dans le cas présent, avec des frais de gestion de 5 %, il faudra que la société de portage facture l’entreprise à hauteur de 513 € HT / jour, pour que le porté perçoive un salaire correspondant à une rémunération de 5.000€ net mensuel, dans le cas où l’intervention se déroule à plein temps. Attention : cette rémunération intègre la précarité (10% qui sont versés en fin de mission) et les congés payés, qui ne font donc pas partie d’un compteur “crédit”.

Autre point d’attention important : l’exemple est présenté ici pour 1 mois comprenant 20 jours travaillés, qui est une moyenne annuelle. Les jours fériés et les ponts éventuels non travaillés entrainent une variabilité importante de la rémunération mensuelle, contrairement au salarié classique dont le salaire est lissé sur l’année.

Remarques importantes au sujet du portage salarial

La logique de la prestation n’est pas comparable à celle du salariat classique, ni dans l’esprit, ni dans la mise en oeuvre. La société de portage ne facture que les jours travaillés au sein de l’entreprise. Le salaire mensuel de la personne portée varie selon le nombre de jours réellement travaillés dans le mois pour ses différentes missions.

Du point de vue du client final, le coût d’un prestataire sur 1 an équivaut au taux journalier total multiplié par le nombre de jours travaillés : 251 jours en 2025 avant déduction des congés, soit environ 10,7 mois. A ne pas confondre avec le salariat classique dont le coût annuel est de 12 fois le salaire mensuel brut augmenté des charges patronales, des primes et des éventuels Xième mois.

Pour la personne portée, il est d’usage de majorer le montant net souhaité au final, pour prendre en considération la vraie précarité liée à une prestation avec un statut d’indépendant. Cela permet également de compenser certains avantages inhérents au salariat classique. Il faut savoir adapter son tarif journalier moyen (TJM) en fonction des opportunités que l’on rencontre : une mission à temps plein pendant 12 mois ne se facture pas comme une mission de conseil de 8 jours en tout.

Au-delà des aspects techniques, il faut garder en tête une contrainte majeure pour toute personne souhaitant réussir en tant qu’indépendant : cette démarche s’accompagne inévitablement d’une véritable approche commerciale. Or, sur ce dernier point, il faut toujours savoir faire preuve d’une certaine souplesse : mieux vaut démarrer une mission moins intéressante qu’attendue au niveau financier, que de rester inactif avec des exigences financières inappropriées.

Mise en garde

L’actualité récente a fait état de pratiques douteuses dans le domaine du portage salarial. Dans le but d’afficher des frais de gestion aguichants, certaines sociétés rajoutaient des lignes fantaisistes sur les retenus du bulletin de paie. Ces pratiques – marginales – font l’objet de plusieurs procédures judiciaires, concernant des sociétés du secteur à forte notoriété en France. Pour éviter toute déconvenue, le plus sûr est de s’assurer que la société de portage à laquelle on s’adresse est bien adhérente à l’un des syndicats du secteur.